La pratique de la saignée, également connue sous le nom de hijama, suscite des débats parmi les érudits musulmans quant à son impact sur le jeûne observé pendant le mois de Ramadan. Certains soutiennent que cela ne rompt pas le jeûne, tandis que d’autres soutiennent le contraire. Dans cet article, nous examinerons les arguments des différents savants et leurs positions sur cette question controversée.
Position des Érudits Majeurs
Les trois grands imams de l’école sunnite – Abou Hanifa, Mālik et ash-Shafi’i – sont d’avis que la saignée ne rompt pas le jeûne. Leur argument principal repose sur un hadith rapporté par Al-Bukhari d’après Ibn Abbas, dans lequel le Prophète Muhammad (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui) se fait saigner tout en étant en état de jeûne.
Arguments en Faveur de la Non-Rupture du Jeûne
Ibn Abbas et ‘Ikrima soutiennent que le jeûne est lié à ce qui entre dans le corps et non à ce qui en sort. Ils citent également l’exemple de ‘Um al-Qamah, qui mentionne que les membres de la famille du Prophète se faisaient saigner chez Aisha tout en jeûnant, sans que cela leur soit interdit.
Position d’Ahmad ibn Hanbal
En revanche, Ahmad ibn Hanbal soutient que la saignée rompt le jeûne. Son argument repose sur un hadith rapporté par Rafi’ ibn Khadij, dans lequel le Prophète صلى الله عليه و سلم déclare que: « Le saigneur et celui qui se fait saigner rompent leur jeûne. ».
Réconciliation des Points de Vue
Certains érudits ont tenté de concilier ces points de vue divergents. Ils suggèrent que pour ceux qui sont affaiblis par la saignée, il est préférable de reporter la procédure jusqu’à la nuit, afin d’éviter toute contrainte de rompre le jeûne.
La question de savoir si la saignée rompt le jeûne demeure sujette à débat parmi les érudits musulmans. Bien que la majorité soit en faveur de la non-rupture du jeûne, des opinions divergentes existent. En fin de compte, il revient à chaque individu de consulter les avis des savants et de prendre une décision éclairée en fonction de sa propre situation et de ses besoins médicaux.