La médecine et la recherche de remèdes sont des préoccupations fondamentales pour l’humanité depuis des millénaires. Dans le cadre de cette quête, diverses substances ont été explorées pour leurs propriétés curatives. Cependant, dans l’islam, il existe des lignes directrices strictes sur ce qui est permis en matière de traitement et ce qui ne l’est pas. Cet article examine la perspective islamique sur la recherche de guérison à travers des substances interdites ou nocives, en s’appuyant sur les enseignements islamiques tels qu’exprimés par des érudits tels qu’Ibn Qudamah et Ibn al-Qayyim.
1. Les Fondements Juridiques :
Selon Ibn Qudamah, il est explicitement interdit de se soigner avec des substances interdites en islam. Il a déclaré:
« Il n’est pas permis de se soigner avec ce qui est interdit, ni avec quelque chose qui contient de l’interdit, comme le lait d’une ânesse, la viande d’une créature interdite, ou de boire du vin pour se soigner, car le Prophète (que la paix et les bénédictions soient sur lui) a dit : ‘Certes, Allah n’a pas placé la guérison de ma communauté dans ce qu’Il leur a interdit.’ De plus, le Prophète (que la paix et les bénédictions soient sur lui) a mentionné le vin en relation avec la fabrication de médicaments, en disant : ‘Ce n’est pas un remède, mais une maladie.' »
Abou Daoud rapporte dans ses sounans; que Oum Salama a dit (Parole rapportée du Prophète que la paix et le salut d’Allah soient sur lui): « ‘Certes, Allah n’a pas placé la guérison de ma communauté dans ce qu’Il leur a interdit.' ».
2. Les Considérations Rationnelles :
Ibn al-Qayyim souligne que l’utilisation de substances interdites pour traiter des maladies est détestable du point de vue de la raison. Il déclare: «
« Le traitement avec des substances interdites est moralement et légalement répréhensible. Sur le plan légal, cela est établi par les hadiths mentionnés et d’autres. Sur le plan moral, Allah l’a interdit en raison de sa nocivité. Il n’a interdit à cette communauté que ce qui est mauvais, non pas par punition; comme Il l’a fait pour les Enfants d’Israël en disant : ‘En raison de l’injustice des Juifs, Nous leur avons interdit certaines bonnes choses qui leur étaient licites’ Sourate Les Femmes, V.160. Ce qui a été interdit à cette communauté ne l’a été que pour sa nocivité, et son interdiction est une protection pour eux, les préservant des conséquences de sa consommation. Il n’est donc pas approprié de chercher la guérison des maladies en utilisant ces substances, car bien qu’elles puissent avoir un effet positif sur la maladie, elles entraîneront souvent une maladie plus grave dans le cœur en raison de la puissance du mal qu’elles contiennent (Al Khabath) . Ainsi, le remède peut agir pour éliminer la maladie du corps, mais il peut engendrer une maladie plus grave dans le cœur en raison de la force du mal qu’il contient.
De plus, leur interdiction implique de les éviter et de s’en éloigner par tous les moyens. Utiliser ces substances comme remède va à l’encontre du dessein du législateur. En outre, elles sont considérées comme un mal, comme l’a déclaré le Législateur, et il n’est donc pas permis de les utiliser comme remède. Enfin, ces substances confèrent à la nature et à l’esprit une caractéristique néfaste. La nature réagit à la manière dont le remède agit, donc si sa nature est mauvaise, elle transmet cette mauvaise qualité à la nature et à l’âme. C’est pourquoi Allah a interdit à Ses serviteurs de consommer des aliments, des boissons et des vêtements impurs, en raison de l’impact négatif qu’ils ont sur l’âme et ses caractéristiques. »
3. L’Interdiction et la Protection de la Communauté :
Le Législateur a spécifiquement interdit à la communauté musulmane ce qui est nocif pour elle. Cette interdiction vise à la protéger des maux potentiels associés à la consommation de substances interdites. Chercher la guérison à travers ces substances peut entraîner une guérison apparente, mais elle risque également de causer des maladies plus graves au niveau spirituel, tels que l’insouciance et la perdition.
4. L’Incompatibilité avec les Objectifs Légitimes :
Le fait de recourir à des substances interdites contredit l’objectif du Législateur, qui a interdit ces substances pour la protection de la communauté. Utiliser ces substances comme remède est en contradiction avec cette intention, ce qui n’est pas approprié selon les principes de la jurisprudence islamique.
Conclusion :
En conclusion, la quête de guérison à travers des substances interdites ou nocives va à l’encontre des principes fondamentaux de l’islam. Les enseignements islamiques mettent en garde contre l’utilisation de ce qui a été expressément interdit par Allah et le Prophète Muhammad (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui) dans le contexte médical. La sagesse derrière ces interdictions réside dans la préservation de la santé physique et spirituelle de la communauté musulmane.