Dans la tradition islamique, la question de la recherche de la guérison, également connue sous le terme de « tadawi » en arabe, est souvent débattue en relation avec le concept du tawakoul, ou confiance en Allah, et l’acceptation du destin. Un passage essentiel de la pensée islamique indique que la meilleure approche pour un individu malade est de placer sa confiance en Allah tout en explorant activement les moyens de guérison à sa disposition.
Le célèbre érudit Ibn al-Qayyim souligne cette nuance cruciale dans son ouvrage « Zad al-Ma’ad ». Selon lui, le traitement médical n’est pas contradictoire avec le tawakoul, la confiance en Allah. Il explique que la véritable confiance en Allah implique de suivre les moyens établis par Allah en tant que causes des effets escomptés, que ce soit par destin ou par la législation. Négliger ces moyens non seulement affaiblit la confiance en Allah mais contredit également la sagesse et la législation divines.
L’acceptation du destin, ou « qadr », joue un rôle fondamental dans cette perspective. Les croyants sont appelés à reconnaître que tout, y compris la maladie, est prédestiné par Allah. Cependant, cela ne signifie pas qu’ils doivent rester passifs face à la maladie. Le tawakoul ne s’oppose pas à la recherche des moyens licites de guérison. Au contraire, il invite à utiliser ces moyens tout en reconnaissant que le pouvoir ultime de guérison réside en Allah.
An-Nawawi, un autre érudit éminent, confirme cette approche dans son commentaire sur ce hadith de Muslim. Le Prophète, que la paix et le salut d’Allah soient sur lui, a dit: « À chaque maladie, il y a un remède. Ainsi, lorsque le remède approprié est appliqué à la maladie, la guérison survient, avec la permission d’Allah, le Puissant et le Majestueux. »
An-Nawawi souligne que la recommandation du recours au traitement, conforme à la doctrine islamique, ne contredit pas la confiance en Allah. Le hadith, selon lui, mettent en lumière la validité de la science médicale et la permission d’utiliser des moyens licites pour atteindre la guérison.
Ibn Hajar ajoute sa perspective dans « Fath al-Bari », insistant sur le fait que le traitement n’est pas incompatible avec la confiance en Allah. Il dit: « Le recours au traitement n’est pas incompatible avec la confiance en Allah, tout comme l’action de satisfaire la faim et la soif par la nourriture et la boisson n’est pas contraire à la confiance en Allah. De même, éviter les causes de destruction, invoquer pour la santé, repousser les préjudices, et ainsi de suite, ne contredit pas la confiance en Allah. »
En conclusion, la quête de guérison ne s’oppose pas au tawakoul ni à l’acceptation du destin dans la perspective islamique. Au contraire, elle représente une harmonie entre la confiance en Allah et l’utilisation des moyens licites pour atteindre la guérison. Les enseignements islamiques encouragent une approche équilibrée qui reconnaît le rôle des causes et effets tout en plaçant une confiance ferme en Allah, le Guérisseur ultime.